Le nom de Barbier-Mueller fait frissonner. Il évoque à la fois la passion de collectionneurs privés, le prestige d’une collection et l’audace, à l’époque, de constituer une collection « d’art primitif ». Cette audace rappelle celle de l’industriel Emile Guimet qui fonde à Lyon, en 1879, son premier musée : le musée des Religions, dans une France qui débat alors de la séparation de l’Église et de l’État. Ces collectionneurs privés, souvent précurseurs, ont permis la constitution d’un patrimoine incomparable dont nous sommes héritiers.
Le masque baoulé de Côte d’Ivoire de la collection Barbier-Mueller, installé dans l’exposition permanente « Éternités, visions de l’au-delà », prend place parmi des collections du musée des Confluences évoquant le rôle de l’ancêtre en Afrique. Ce masque, et à travers lui les rites associés, rappelle que d’autres rapports à l’au-delà sont possibles, là où notre société occidentale contemporaine trace une ligne quasi infranchissable et efface la mort et ses rituels de l’espace public.
Nicolas Dupont, directeur scientifique des expositions et collections au Musée des Confluences