En cette année anniversaire, quatre objets issus de la collection Barbier-Mueller s’exposent au MIR, venant illustrer, une fois encore, les liens qui unissent les deux institutions. Dans la première salle du musée, le public est accueilli par un imposant objet issu des Toba Batak d’Indonésie, une communauté qui a pour particularité d’avoir fondé, au début des années trente, une Église nationale protestante à caractère luthérien. Un « objet force » kongo, donnant à voir une figure de guerrier armé d’une lance et parsemé de clous, est exposé jusqu’au 20 août dans la salle consacrée aux guerres de religion. Pour faire écho à l’instruction qui prit une place centrale dans la Genève du temps de Calvin, c’est une poterie du Burkina Faso, symbole de la transmission d’un savoir ancestral, qu’on peut admirer. Enfin, une statue ancienne du Costa Rica, figurant un bourreau, la tête de sa victime sous le bras, se pose en résonance avec les châtiments jadis perpétrés sur les protestants dans la période suivant la révocation de l’Édit de Nantes.
Samantha Reichenbach, conservatrice du MIR