« Un tonneau d’écorce pour tout vêtement,
Marcelin Mboko
Le sculpteur surveilla mon indécence avec grand soin.
De ma mère je tiens les jambes courtaudes
Et je ne suis pas peu fier de mon appareil génital
Hérité d’un père prince et guerrier.
Mes yeux clignent avec noblesse »
Les Mangbetu de la République démocratique du Congo ont conçu différents types de boîtes dont les plus élaborées et inventives sont anthropomorphes. Ce réceptacle en bois et écorce, était destiné à contenir de menus objets personnels tels les bijoux et non du miel selon l’affirmation communément répandue.
Le style naturaliste des sculptures mangbetu reflète une esthétique corporelle distinguant les membres de l’aristocratie de l’époque. Masser quotidiennement la tête des nourrissons et l’envelopper de cordelettes – lorsque les os étaient encore tendres et les sutures entre ceux du crâne pas encore soudées – provoquait son allongement, accentué par un chignon constitué d’une multitude de tresses, et bridait les yeux. Quant aux stries pyrogravées qui marquent le visage, elles témoignent du goût du moment pour les tatouages ou les peintures corporelles pratiquées au jus de gardénia.
Pour en savoir plus sur cet objet, lire la notice de Boris Wastiau publiée dans Arts d’Afrique et d’Océanie, Fleurons du musée Barbier-Mueller, 2007, p. 246.