On le sait, la création contemporaine s’épanouit volontiers en prenant appui sur l’histoire de l’art et les civilisations anciennes. Ainsi, la pureté intemporelle et la rigueur formelle de l’art des Cyclades ne cessent d’impressionner.
Le céramiste suisse Édouard Chapallaz (1921-2016) réalise sa série Cyclades suite à la visite marquante d’une exposition à Karlsruhe en 1976. L’émail blanc mat au zinc dont il nappe ses contenants discrètement anthropomorphes tranche avec les émaux vivement colorés, inspirés de la porcelaine chinoise, auxquels le céramiste nous avait habitués.
Allemand d’origine, Hans Coper (1920-1981) émigre en Grande-Bretagne en 1939, où il travaillera en étroite collaboration avec Lucie Rie (1902-1995). Les vases de Coper, sobrement recouverts d’émail noir ou blanc mat, se distinguent par leur élégante sobriété. La série « Cycladic Arrow » en constitue sans doute la quintessence.
Les œuvres prestigieuses d’art cycladique de la collection Barbier-Mueller mettent en lumière, dans un dialogue qui traverse le temps et les mediums, les céramiques conservées au Musée Ariana.
Anne-Claire Schumacher, conservatrice du Musée Ariana