Le Mamco prépare pour le printemps 2017 une importante exposition consacrée à une peinture contemporaine volontiers qualifiée de régressive dans la manière qu’elle a de se jouer de la virtuosité et du bon goût, tant dans le style qu’elle propose que les sujets qu’elle choisit. Cette volonté de « prendre la peinture à rebours » pour reprendre les termes de Magritte, nous amène à considérer de près les sources historiques de ces artistes. Il nous paraît ainsi essentiel de consacrer une salle à Jean Dubuffet et témoigner de l’acuité de son regard sur les formes marginales. À ce titre, nous sommes heureux de pouvoir emprunter au Musée Barbier-Mueller quatre Barbus Müller, ces « pierres de Vendée » qui fascinèrent Dubuffet, ainsi que l’une de ses gouaches. Outre l’envoûtement étrange qui se dégage de ces pièces, leur présentation conjointe nous permet d’entrevoir la façon dont Dubuffet s’est constitué une histoire de l’art « privée, partielle et partiale ».
Paul Bernard, conservateur au Mamco