Exposée pour la première fois, la collection de masques, statuettes, tambours et sièges baga de Guinée du musée Barbier-Mueller, la plus importante en mains privées, offrira un aperçu emblématique de la production artistique baga. De l’Europe jusqu’aux États-Unis, les artefacts baga ont fasciné des générations d’artistes (Picasso, Giacometti, Moore), reconnaissant dans leurs propriétés formelles, monumentales et géométriques la quintessence même de la beauté. Dimba, un buste féminin colossal en bois, ainsi que le masque serpentiforme Bansonyi, font partie de ces chefs-d’oeuvre.
L’on sait peu de choses des pratiques rituelles et des représentations religieuses, antérieures à l’implantation du christianisme et de l’islam, qui leur donnaient sens. Le catalogue accompagnant l’exposition, rédigé par l’anthropologue David Berliner, professeur à l’Université Libre de Bruxelles, propose de remédier à ces lacunes ethnographiques, tout en montrant que les sociétés littorales de Guinée maritime restent, jusqu’à ce jour, héritières de leur ancienne culture religieuse, avec ou sans objet.