Fruits d’une idée ayant germé en 2008 lors d’un déjeuner réunissant Miquel Barceló, ses amis Monique et Jean Paul Barbier-Mueller ainsi que Laurence Mattet, alors directrice du musée, cette exposition et le catalogue qui l’accompagne proposent un dialogue fécond entre les peintures, dessins, estampes et céramiques de l’artiste, et les pièces des collections Barbier-Mueller.
La thématique qui les rassemble, celle des scarifications, interpelle, sans doute en raison de la marque indélébile qu’elle offre au regard. Elle a orienté la sélection des œuvres que Miquel Barceló a opérée dans son propre corpus et que le musée Barbier-Mueller a effectuée dans les collections éponymes. L’artiste travaille ses créations comme une chair qu’il sgraffie, déforme, déchire, pique ou décolore. Les « peaux » d’une statuette anthropomorphe senufo, d’un masque baule, d’un visage pendentif du royaume de Bénin, entre autres, témoignent d’une même opération. Mais les dessins qui les parcourent sanctionnent un acte voulu par la tradition, un passage, une transformation.
Entailles, griffures, décolorations ou brûlures sont les expressions d’une pratique artistique ou rituelle. Gestes créatifs, marques d’appartenance, traces aux vertus prophylactiques, thérapeutiques, esthétiques voire érotiques, elles composent le point de rencontre d’une myriade d’expériences visuelles.
Effigie ancestrale kulap
Sud de la Nouvelle-Irlande, Papouasie-Nouvelle-Guinée. Craie. H. : 29,3 cm. Anc. coll. Josef Mueller. Inv. 4317-C. Musée Barbier-Mueller. Photo studio Ferrazzini Bouchet.
Cuillère rituelle. Bembe. République du Congo. XIXe-XXe
siècle. Bois dur. H. 17,2 cm. Anc. coll. Josef Mueller, acquis
avant 1939 (socle Inagaki). Inv. 1021-8. Musée Barbier-Mueller. Photo studio Ferrazzini Bouchet.
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