Une pipe d’apparat

01 juin 2020

Seul le souverain Bamum du Cameroun détenait le privilège de posséder une pipe en métal aussi grande et élaborée. Cet emblème d’apparat faisait partie des cadeaux somptueux octroyés au capitaine allemand Glauning pour services rendus au souverain Njoya. En effet, l’officier récupéra la tête de Nsan’gu, père du monarque, tombé sous le coup des Nso et décapité.


La réalisation de ce regalia exceptionnel demanda la collaboration des maîtres artisans fondeurs, œuvrant dans la capitale Fumban, et des potiers tout aussi talentueux.


Cette pipe est constituée d’un fourneau en terre cuite en forme de tête humaine aux joues gonflées et surmontée de batraciens, symbole de fécondité récurrent dans les Grassfields (ou caméléons ?), et d’un tuyau en bois, sur lequel sont enfilés quatre personnages en ronde bosse coulés à la cire perdue, et dont l’embout figure une tête de serpent double, symbole de la royauté.

Pipe d’apparat. L. 170 cm. XIXe siècle. Anc. coll. Arthur Speyer, père et fils. Inv. 1018-8.
Photo Studio Ferrazzini Bouchet. MUSEE BARBIER-MUELLER.

Cet objet est publié dans Terres cuites africaines, un héritage millénaire, 2008.

Retrouvez-le également dans un article de Claude Tardits paru en 1993 dans Art Tribal : « Cadeau royal bamoum : une pipe ».